La cérémonie du Hakhel

 

Israël vient d'émettre, le 10 avril 2002, un timbre de 4,70NS célébrant la cérémonie du Hakhel ou rassemblement (1).

Il s'agit du commandement positif de rassembler l'ensemble du peuple d'Israël, hommes, femmes et enfants, chaque année suivant l'année chabbatique, à l'occasion du pèlerinage à Jérusalem. A cette occasion, des passages de la Torah sont lus qui exhortent le peuple à pratiquer les mitsvot et le renforcent dans la foi. C'est un commandement de la Torah : "à l'issue des sept années de la Chmitah, lors de la fête de souccot lorsque tout Israël viendra  comparaître…, rassemble le peuple, les hommes, les femmes et les enfants ainsi que l'étranger qui réside dans tes villes…" (Devarim : 31, 12). La mitsva de comparaître ou "reyiah" consiste à venir à Jérusalem lors d'une des trois fêtes de pèlerinage (Pessah, Chavouhot ou Souccot) (2-4) et y apporter diverses offrandes, des fruits de la terre ou du bétail, la dîme ainsi qu'un sacrifice festif dit "haguiga".

Comment se faisait la lecture de la Torah lors de la cérémonie du Hakhel ? On sonnait du chofar (5) dans tout Jérusalem afin de rassembler le peuple. Une grande estrade de bois était installée au milieu de la Cours des Femmes sur laquelle le Roi s'asseyait pour qu'il puisse être entendu de tous. La Torah était transmise au responsable de l'assemblée qui le transmettait à l'adjoint du Grand Prêtre et qui le donnait au Grand Prêtre. Celui-ci le transmettait ensuite au Roi. Tout ce cérémonial avait pour but de rehausser la respectabilité du Roi aux yeux de l'assistance. Le Roi lisait dans le Séfer Torah, debout ou assis selon son désir, après avoir récité les bénédictions comme toute personne le fait à la synagogue. Le peuple devait écouter attentivement la lecture de plusieurs chapitres du Deutéronome (Dévarim : 6, 9 à 13, 14, 22, 28 et 69) pour entendre les paroles de Dieu dans la crainte, la ferveur et la joie mêlée de frayeur comme le jour où la Torah fut donnée au Mont Sinaï. Chacun devait se considérer comme si la Torah venait  de lui être ordonnée de la bouche même de Dieu car le Roi en était le porte parole. Si le jour du Hakhel tombait un chabbat, on le repoussait au lendemain à cause de l'usage de sonner le chofar et d'adresser des supplications.

Depuis la destruction des deux Temples de Jérusalem et l'exil du peuple juif à travers les nations, les pèlerinages dans la ville Sainte n'ont plus eu lieu et les cérémonies du Hakhel rendues caduques. Avec le retour du peuple juif à Sion puis la création de l'état d'Israël, cette cérémonie a été à nouveau initiée. C'est le rabbin de Jérusalem,  rabbi Rabinowitz Téomim, au début du XX ème siècle qui eu l'idée de rétablir cette cérémonie. En 1945, une première célébration du Hakhel fut organisée de façon relativement modeste. Depuis 1987, sous l'impulsion du ministre des Affaires Religieuse Zévulun Hammer, la cérémonie du Hakhel est redevenue une manifestation majeure avec le président de l'Etat d'Israël Haïm Herzog (6) qui a lu les versets de la Torah. L'année dernière (5761) était une année de Chmitah ou année chabbatique. Cette année (5762), a Souccot, la 7 ème cérémonie du Hakhel a donc eu lieu et le président Moshé Katzav a lu la Torah a cette occasion.

 

Alain BERREBI

 

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